La distribution Linux Fedora revient avec une nouvelle version, disponible depuis le 15 avril 2025. Cette nouvelle mouture, fidèle à la philosophie et de liberté du projet Fedora, apporte son lot de nouveautés : un installateur modernisé, la promotion de KDE Plasma au rang d’édition officielle, l’arrivée d’un spin COSMIC et un support optimisé pour Windows Subsystem for Linux (WSL).
Pour commencer notre article, l’une des stars de Fedora 42, c’est son nouvel installateur Anaconda, qui passe à une interface web moderne basée sur PatternFly, React et Cockpit. Fini l’ancienne interface GTK et place maintenant à une expérience utilisateur simplifiée, avec un processus guidé qui rend l’installation plus accessible, même pour les novices. L’interface propose des indicateurs de progression clairs, une aide intégrée et une option de révision des configurations avant de finaliser l’installation.
Le processus d’installation se divise en deux étapes. D’abord, la configuration du partitionnement et le déploiement du système, puis, après un redémarrage, la personnalisation (langue, fuseau horaire, paramètres de confidentialité, création de compte utilisateur). Pour l’instant, cette interface web est exclusive à l’édition Fedora Workstation, mais elle devrait s’étendre aux autres variantes à l’avenir. Autre nouveauté : Anaconda est désormais une application native Wayland, abandonnant les dépendances X11 pour une installation plus légère et sécurisée, avec un passage au partitionnement GPT par défaut sur toutes les architectures (x86_64, ppc64le, s390x). Cette unification simplifie le code et améliore la cohérence.
Je note ici que l’installateur inclut une option “Réinstaller Fedora” pour faciliter la récupération en cas de problème, ainsi qu’un meilleur support pour les configurations en dual-boot. Les utilisateurs avancés ne sont pas oubliés, avec des outils de partitionnement manuel plus flexibles.
Concernant KDE Plasma, il devient une édition officielle. Longtemps proposé comme un simple “spin”, l’environnement de bureau KDE Plasma est désormais une édition officielle de Fedora 42, au même niveau que la Workstation basée sur GNOME. Cette décision reflète l’engouement croissant pour KDE, connu pour sa légèreté, sa personnalisation poussée et son esthétique soignée. Basée sur la version 6.3, cette mouture de KDE Plasma devient plus fluide et moderne, avec un support étendu aux architectures Power (ppc64le), notamment pour les systèmes OpenPOWER comme la Talos Workstation de Raptor Systems.
Les utilisateurs de KDE bénéficieront du même niveau de support et de priorité pour les correctifs que ceux de GNOME, une nouveauté saluée par la communauté. Le stack complet de KDE, y compris KDE PIM (pour la gestion des e-mails et calendriers), est désormais disponible sur ces plateformes, renforçant l’attrait de Fedora pour les amateurs de cet environnement.
Fedora 42 introduit également un nouveau spin basé sur COSMIC, l’environnement de bureau développé en Rust par System76, les créateurs de Pop!_OS. Bien que COSMIC soit encore en phase alpha (version Alpha 6), il apporte une nouvelle approche avec une gestion hybride des fenêtres (classique ou en mosaïque), des piles de fenêtres avec onglets et des options de personnalisation compatibles avec GTK (et bientôt Qt). Ce spin vise à proposer une expérience proche de Pop!_OS aux utilisateurs, avec une interface épurée et des applications maison comme un éditeur de texte ou un lecteur multimédia.
Attention, toutefois : étant en développement, COSMIC peut comporter des instabilités. Les utilisateurs curieux sont invités à l’essayer avec prudence, mais ce spin témoigne de l’engagement de Fedora à explorer des environnements alternatifs.
Pour GNOME 48, la Workstation reste fidèle à ses racines car dans cette édition, il s’appuie sur ce dernier qui apporte son lot d’améliorations. Au programme : un nouveau panneau “Bien-être” pour gérer le temps d’écran, un support initial du HDR pour une meilleure colorimétrie, des notifications empilées pour plus de clarté, et une police système Adwaita Sans pour plus de lisibilité. GNOME 48 est aussi compilé sans X11 par défaut, marquant une transition complète vers Wayland pour une expérience plus moderne et performante. Les autres spins, comme LXQt (2.1.0) ou Xfce (4.20), conservent un support X11 pour assurer la compatibilité avec les logiciels plus anciens.
Cette nouvelle version de Fedora 42 devient plus accessible aux utilisateurs de Windows grâce à une image officielle pour Windows Subsystem for Linux (WSL). Distribuée directement depuis les serveurs du projet (sans passer par le Microsoft Store), cette image inclut des outils et une documentation spécifiques pour simplifier l’expérience. L’objectif ici est de permettre aux utilisateurs Windows de tester Fedora sans avoir à installer un système complet ou à configurer une machine virtuelle.
Sous le capot, Fedora 42 embarque le noyau Linux 6.14, qui améliore la compatibilité matérielle et les performances globales. Côté gestion des paquets, DNF5 prend la relève avec une gestion automatisée des clés de dépôts obsolètes, renforçant la sécurité. Le système de fichiers EROFS remplace SquashFS pour les images live, avec une compression plus efficace et un démarrage plus rapide. Les développeurs apprécieront les mises à jour des outils comme Python 3.13, Ruby 3.4, PHP 8.4, GCC 15 et LLVM 20.
Côté accessibilité, Fedora 42 intègre ibus-speech-to-text pour une dictée vocale hors ligne dans plusieurs langues, ainsi qu’un lecteur d’écran Orca désormais pleinement compatible avec Wayland. Ces ajouts renforcent l’inclusivité de la distribution, notamment pour les usages éducatifs ou professionnels.
Enfin, un bug mineur, signalé dans certaines images, peut ajouter des entrées incorrectes dans l’UEFI, même sans installation effective. Les développeurs assurent qu’il s’agit d’un problème esthétique, sans impact sur la stabilité, et proposent une procédure de nettoyage via un article dédié (en anglais). Par ailleurs, la transition complète vers Wayland dans la Workstation a suscité des retours mitigés, certains utilisateurs regrettant la perte de compatibilité avec des outils dépendants de X11, comme des solutions de travail à distance.
Pour télécharger Fedora 42 ou en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel du projet. Et si vous êtes déjà sur Fedora 41, un guide d’upgrade est disponible pour passer à la nouvelle version sans tracas.
Cet article a été modifié pour la dernière fois le 21 avril 2025 20h58