Depuis le début du mois de novembre, les Européens qui utilisent Facebook et Instagram doivent faire un choix : soit ils paient un abonnement mensuel pour accéder aux plateformes sans publicités, soit ils acceptent que leurs données personnelles soient exploitées pour leur proposer des publicités adaptées à leurs goûts. Ce changement de stratégie de la part de Meta, le groupe qui possède les deux réseaux sociaux, est lié aux nouvelles lois européennes qui visent à protéger la vie privée des internautes.
Facebook et Instagram ont toujours offert un service gratuit à leurs utilisateurs, mais en contrepartie, ils collectaient et utilisaient leurs données personnelles pour vendre des espaces publicitaires aux annonceurs. Ces données permettaient de connaître les profils et les préférences des utilisateurs et de leur montrer des publicités personnalisées. C’était le principal moyen de financement des plateformes sociales.
Mais ce modèle a été remis en question par les nouvelles réglementations européennes sur la protection des données, notamment le Règlement général sur la protection des données (RGPD) qui est entré en vigueur en 2018 et la Directive ePrivacy qui doit être adoptée prochainement. Ces textes ont pour objectif de renforcer le contrôle des utilisateurs sur leurs données personnelles et de limiter les pratiques abusives des entreprises qui les exploitent.
Face à ces exigences légales, Meta a décidé de proposer une nouvelle option à ses utilisateurs européens : payer un abonnement de 9,99 euros par mois sur ordinateur (12,99 euros par mois sur mobile) pour utiliser Facebook et Instagram sans publicités, ou continuer à utiliser les plateformes gratuitement mais en acceptant que leurs données soient utilisées pour les publicités ciblées. Ce choix doit être fait avant le 1er décembre 2023, date à laquelle les nouvelles conditions d’utilisation entreront en vigueur.
Ce changement de stratégie pose plusieurs questions. D’une part, il interroge la valeur des données personnelles des utilisateurs et le prix qu’ils sont prêts à payer pour les protéger ou les partager. D’autre part, il soulève des enjeux de concurrence et de diversité des sources d’information, car il pourrait créer une fracture entre les utilisateurs qui peuvent se permettre de payer un abonnement et ceux qui ne le peuvent pas. Enfin, il met en lumière les rapports de force entre les géants du numérique et les autorités européennes, qui cherchent à réguler leurs activités tout en préservant les droits des citoyens.
Sources : Radiofrance.fr – RTL.fr
Cet article a été modifié pour la dernière fois le 12 novembre 2023 13h49