Les partitions GPT (GUID Partition Table) sont un nouveau standard pour les disques durs qui offrent de nombreux avantages par rapport au système MBR (Master Boot Record) traditionnel. Elles permettent de créer jusqu’à 128 partitions primaires avec une taille de volume maximale prise en charge de 9,4 ZB (1 ZB correspond à 1 milliard de téraoctets), au lieu des 4 partitions du MBR, et elles offrent une meilleure sécurité et une plus grande capacité de stockage.
Pour gérer les partitions GPT, il existe plusieurs outils tels que GParted, fdisk ou parted, et dont certains sont disponibles en ligne de commande.
Dans cet article, nous allons voir comment utiliser Parted en mode terminal, c’est-à-dire en utilisant le clavier et la console pour entrer des commandes. Pour cela, nous aurons besoin d’un ordinateur sous Linux ou d’un live CD/DVD/USB contenant Parted.
Attention : manipuler les partitions peut entraîner la perte de données ou le dysfonctionnement du système. Il est donc recommandé de sauvegarder ses données importantes avant de procéder et de suivre les instructions avec précaution.
Installation La plupart des distributions Linux intègrent cet outil par défaut. Mais si ce n’est pas votre cas, vous pouvez le télécharger. Par exemple, pour les distributions basées sur Debian, vous pouvez utiliser la commande apt-get :
sudo apt install parted
L’utilisation de Parted en mode terminal
Étape 1 : Lancer Parted
Pour utiliser Parted en mode terminal, nous devons d’abord lancer la commande suivante dans un terminal :
sudo parted /dev/sdX
Où /dev/sdX est le nom du disque que nous voulons modifier. Par exemple, /dev/sda pour le premier disque dur, /dev/sdb pour le deuxième, etc.
Nous pouvons connaître le nom des disques et les lister avec la commande lsblk.
Et comme vous le saviez déjà, la commande sudo permet d’exécuter Parted avec les droits d’administrateur, ce qui est nécessaire pour modifier les partitions. Nous devrons entrer notre mot de passe pour confirmer.
Nous entrerons alors dans l’interface interactive de Parted, où nous pourrons taper des commandes pour gérer les partitions
Étape 2 : Afficher la table de partitions
Pour afficher la table de partitions du disque sélectionné, nous pouvons utiliser la commande print.
Par exemple :
(parted) print
Nous obtiendrons alors un résultat similaire à ceci :
Model: ATA ST1000DM003-1SB1 (scsi) Disk /dev/sda: 1000GB Sector size (logical/physical): 512B/4096 Partition Table: gpt Disk Flags: Number Start End Size File system Name Flags 1 1049kB 538MB 537MB fat32 EFI System Partition boot, esp 2 538MB 105GB 104GB ext4 3 105GB 1000GB 895GB ntfs Basic data partition msftdata
Ce résultat nous indique le modèle, la taille et le type du disque (Model, Disk, Partition Table), ainsi que les caractéristiques de chaque partition (Number, Start, End, Size, File system, Name, Flags). Nous pouvons ainsi identifier les partitions que nous voulons modifier.
Étape 3 : Créer une nouvelle partition
Pour créer une nouvelle partition, nous pouvons utiliser la commande mkpart. Cette commande prend plusieurs paramètres :
- Le type de la partition (PART-TYPE), qui peut être primary, extended ou logical. Les partitions primaires sont les plus courantes et peuvent contenir un système d’exploitation ou des données. Les partitions étendues sont des conteneurs qui peuvent contenir plusieurs partitions logiques. Les partitions logiques sont des subdivisions des partitions étendues.
- Le système de fichiers de la partition (FS-TYPE), qui peut être ext4, ntfs, fat32, etc. Le système de fichiers détermine comment les données sont organisées et stockées sur la partition. Il doit être compatible avec le système d’exploitation qui va utiliser la partition.
- Le début et la fin de la partition (START et END), qui peuvent être exprimés en mégaoctets (MB), gigaoctets (GB) ou pourcentages (%). Le début et la fin doivent être compris entre les limites du disque et ne pas chevaucher une autre partition.
Par exemple, pour créer une partition primaire de 50 GB avec le système de fichiers ext4 qui commence à 200 GB et se termine à 250 GB, nous pouvons taper :
(parted) mkpart primary ext4 200GB 250GB
On aura alors un message de confirmation :
Information : You may need to update /etc/fstab.
Étape 4 : Supprimer une partition
Pour supprimer une partition, nous pouvons utiliser la commande rm. Cette commande prend un seul paramètre :
- Le numéro de la partition (NUMBER), qui correspond au numéro affiché par la commande print.
Par exemple, pour supprimer la partition numéro 3, nous pouvons taper :
(parted) rm 3
Le message de confirmation suivant s’affichera :
Partition 3 is being used. Are you sure you want to remove it?
Nous devrons répondre Yes ou No selon notre choix.
Étape 5 : Redimensionner une partition
Pour redimensionner une partition, nous pouvons utiliser la commande resizepart. Cette commande prend deux paramètres :
- Le numéro de la partition (NUMBER), qui correspond au numéro affiché par la commande print.
- La nouvelle fin de la partition (END), qui peut être exprimée en mégaoctets (MB), gigaoctets (GB) ou pourcentages (%). La nouvelle fin doit être comprise entre le début de la partition et la limite du disque et ne pas chevaucher une autre partition.
Par exemple, pour augmenter la taille de la partition numéro 2 jusqu’à 150 GB, nous pouvons taper :
(parted) resizepart 2 150GB
Nous verrons alors un message de confirmation :
Information : You may need to update /etc/fstab.
Étape 6 : Déplacer une partition
Pour déplacer une partition, nous pouvons utiliser la commande move. Cette commande prend trois paramètres :
- Le numéro de la partition (NUMBER), qui correspond au numéro affiché par la commande print.
- Le nouveau début et la nouvelle fin de la partition (START et END), qui peuvent être exprimés en mégaoctets (MB), gigaoctets (GB) ou pourcentages (%). Le nouveau début et la nouvelle fin doivent être compris entre les limites du disque et ne pas chevaucher une autre partition.
Par exemple, pour déplacer la partition numéro 2 vers le début du disque, nous pouvons taper :
(parted) move 2 0GB 50GB
On aura alors un message de confirmation :
Information : You may need to update /etc/fstab.
Étape 7 : Nommer une partition
Pour nommer une partition, nous pouvons utiliser la commande name. Cette commande prend deux paramètres :
- Le numéro de la partition (NUMBER), qui correspond au numéro affiché par la commande print.
- Le nom de la partition (NAME), qui peut être une chaîne de caractères quelconques. Le nom permet d’identifier plus facilement la partition et son usage.
Par exemple, pour nommer la partition numéro 2 “Linux DATA”, nous pouvons taper :
(parted) name 2 Linux DATA
Étape 8 : Quitter Parted
Pour quitter Parted et enregistrer les modifications apportées aux partitions, nous pouvons utiliser la commande quit. Par exemple :
(parted) quit
Nous sortirons alors de l’interface interactive de Parted et retournerons au terminal normal.
Conclusion
Parted est un outil puissant et polyvalent pour gérer les partitions GPT en mode terminal. Il permet de créer, supprimer, redimensionner, déplacer et nommer les partitions sur un disque dur. Il faut toutefois faire attention à ne pas endommager les données ou le système en manipulant les partitions. Il est donc conseillé de sauvegarder ses données importantes avant de procéder et de suivre les instructions avec précaution.